La Face cachée de la renaissance ou les multiples aspects inconnus de la musique du XVIe siècle
23 juin 2015, 19h00, 300 personnes se pressent à l’entrée de la Holy trinity church of Blythburgh et attendent avec impatience l’ensemble Organum. Cette grande église du Suffolk, bâtie près du fleuve le Blyth et fondée en 654, connut plusieurs transformations au cours des siècles et fut reconstruite au XVème siècle. La veille, elle avait accueilli l’ensemble corse A Cumpania – dont les membres sont de vieux complices de l’ensemble Organum. Ils fascinèrent l’auditoire par leurs chants exprimant la profondeur des traditions musicales corses. La face cachée de cette église, peut-être tout simplement la fameuse légende de Black Shuck…
19h30 : Le programme de l’ensemble Organum présentait les plus énigmatiques pièces de la renaissance en juxtaposant des chants mozarabes, byzantins et corses. Chaque pièce avait la saveur et l’authenticité du Sud de la méditerranée et les mélomanes Anglais du Suffolk ne s’y sont pas trompés. Tous les chants furent appréciés, mais les grands moments de ce concert furent certainement le Benedictus es mozarabe : cantique des trois enfants dans la fournaise interprété par Jean-Etienne Langianni et Marcel Pérès, l’Épitre de St Paul selon le rite byzantin, récitation ekphonétique interprétée par Frédéric Tavernier. Les Sette Galere, chantée par Jérôme Casalonga, émurent fortement l’auditoire. Le Tantum ergo, issu des manuscrits franciscains corses, conclut le concert avec éclat, tout le génie harmonique et rythmique du XVIème siècle se trouve condensé dans ce chant; rivages méditerranéens côtoyant un océan de fraicheur…
L’église de la Sainte Trinité rassembla. Encore une fois, la musique montra qu’elle peut transmettre aux hommes ce que les époques passées connurent de plus immatériel et qui constitua, peut-être, l’essentiel de leur expérience de vie terrestre.
Organum, le 23 juin à 19.30 en l’église de la Sainte Trinité de Blythburgh, invité par Monsieur Pierre-Laurent Aymard, directeur du Festival d’Aldeburgh créé par Benjamin Britten, accueilli par Mme Hettie Hope et son équipe administrative et logistique auxquels nous adressons tous nos remerciements.
