Editorial Octobre 2017

Editorial Octobre 2017
2017-10-12 Sandra Mommayou

La quête des origines… La mémoire du futur…

C’est la démarche de l’ensemble Organum dans laquelle les trésors musicaux du passé sont considérés à la lumière de ce qu’ils impliquent pour les hommes d’aujourd’hui.

A l’automne de cette année, pour les 35 ans de sa création, Organum nous conduit vers les origines, celles qui brillent au plus loin que puisse se porter la conscience musicale, au-delà de l’Antiquité tardive et les chants de Milan et de Rome, vers l’antiquité, la vraie, celle qui a fait rêver des générations pendant des millénaires… la Grèce, Pythagore, Orphée… l’Égypte…

Le pèlerinage vers les origines commence au Festival de Lanvellec, le  20 octobre avec les vêpres de Pâques dans la vénérable tradition romaine, stabilisée au viie siècle. C’est en entendant ces vêpres que Saint Chrodegang, alors ambassadeur de Pépin le Bref auprès de la Curie pontificale, compris que cette tradition devait absolument être exportée vers l’Europe du Nord. C’est à partir de ce moment là, de cette prise de conscience, que le chant grégorien fut introduit dans ce qui deviendra l’empire carolingien et constitua les fondements de toute la musique occidentale.

Puis Figeac – Moissac ; une exposition organisée par l’IRHT (C.N.R.S.) et le Musée Champollion, sur la naissance de la notation musicale, « le Chant du Signe ».

Marcel Pérès prononcera la conférence inaugurale, puis Moissac accueillera deux journées de réflexion sur les connaissances concernant la musique de l’Antiquité. On pourra assister à des ateliers de chant et à un concert où les voix de l’ensemble Organum s’uniront aux étudiants venus à Moissac approfondir leurs connaissances du chant byzantin et du chant corse. Un concert haut en couleur où l’archéologie musicale la plus aiguisée s’incarnera au travers de voix ancrées dans une transmission orale continue.

Le cycle se conclura à Cluny. L’axe Moissac-Cluny fut le fer de lance de la constitution des chemins vers Saint Jacques de Compostelle. Mille ans plus tard, Moissac et Cluny s’unissent à nouveau pour revivifier les grands axes qui construisirent les fondements de l’Europe moderne. Les Diagonales d’Automne, inaugurées à Moissac, continueront vers Cluny, avec l’enseignement et la réalisation du Requiem de Pedro de Escobar, le plus ancien requiem composé sur les terres ibériques, aboutissement de cet axe fécond Cluny-Péninsule ibérique, de ce culte des morts restructuré par les Clunisiens à la fin du xie siècle par l’institution de la journée du 2 novembre pour la commémoration de tous les défunts, et ultime floraison de cette art polyphonique qui atteignit son apogée à la charnière des xve et xvie siècles.