Tel est l’intitulé du concert que nous présenterons au Festival de Jaroslav le 23 août 2016, il résume bien le travail que nous avons accompli ces 34 dernières années : un rêve éveillé où scintillent des étincelles de mémoire.
Dans cette saison de concerts, point d’ordre chronologique, c’est tout l’imaginaire d’Organum qui se déploie ; hors du temps linéaire, la musique devient révélatrice des deux autres dimensions du temps que les Grecs avaient bien identifiées : le Kairos moment de la révélation et l’Aîon l’espace temporel d’une destinée. Ainsi le chant corse côtoie Ockeghem, Machaut, le Samaa marocain, le chant de Bénévent, le chant byzantin, les chants occitans d’aujourd’hui, d’autrefois et aussi mes propres compositions.
La réalité ultime à laquelle nous avons accès est bien un songe et c’est à partir de la reconnaissance de cet élément que nous pouvons conduire notre action dans le monde matériel.
L’œuvre peut aussi conduire les consciences vers d’autres horizons, beaucoup plus vastes que ceux générés par la culture dominante et, par ce fait, prendre possession de l’une des dimensions les plus puissantes de l’art, la prophétie.
Marcel Pérès
