Dans le cadre des Diagonales de Printemps, nous proposerons cette année après de nombreux cycles sur la musique d’Hildegarde de Bingen, un session de chant sur Le chant vieux romain, le plus ancien répertoire qui nous soit parvenu (7^ème siècle) – 5  jours de pratique quotidienne de la musique dirigé par Marcel Pérès auxquels s’enchaineront 2 concerts.

Le chant vieux romain occupe une position centrale dans l’histoire de la musique religieuse. Il est la clé de voûte qui donne sens, cohérence et existence à l’édifice de ce qui devrait être la conscience liturgique du Christianisme, et bien au­-delà. Car, en amont, il nous livre la clé de la filiation entre le chant du Temple de Jérusalem et l’héritage de la musique grecque. En aval, il nous permet de suivre et de comprendre les trésors de la cantillation coranique. En dehors de certains cercles musicologiques extrêmement restreints, ce répertoire est aujourd’hui inconnu des musiciens, des ecclésiastiques et du public. Pourtant il nous livre la plus ancienne version de la musique gréco-latine de l’antiquité tardive et représente le chaînon manquant entre le chant byzantin, le chant copte, le chant syriaque, la musique arabe et la musique occidentale.

Jusqu’au XIII^e siècle ce répertoire accompagnait à Rome les liturgies pontificales. L’installation de la papauté en Avignon lui fut fatale, et il tomba dans l’oubli. Redécouvert au début du xXX^e siècle, il n’a toujours pas trouvé la place essentielle qui devrait être la sienne dans l’imaginaire de l’homme occidental et dans celui de toutes les civilisations qui découlent des mêmes origines sémitiques et grecques. Aujourd’hui, le chant vieux romain demeure encore le grand absent de toutes les réflexions sur la musique religieuse. Souhaitons, un siècle après la découverte de ce trésor, que ce chant antique et vénérable puisse pleinement jouer son rôle.

En cloture de ce stage, sera proposé une conférence.

Date, horaire, lieu à confirmer : Conférence de Marcel Pérès en introduction aux Diagonales de Printemps

Qu’est-ce que le patrimoine immatériel ? Comment en faire le ferment des politiques culturelles ?

Marcel Pérès expliquera comment depuis 2001, date de la création, à Moissac, du CIRMA (Centre Itinérant de Recherche sur les Musiques Anciennes), se sont progressivement développées à Moissac des approches patrimoniales qui concernent tous les arts et utilisent la musique comme le principal révélateur de ce que les hommes pensent, croient, espèrent, se souviennent.

On parlera particulièrement des origines du chant romain et de sa diffusion en Espagne, à la fin du XI^e siècle puis en Amérique latine grâce à un moine de Moissac, Saint Géraud, premier chantre de l’abbaye et que Bernard d’Agen, premier évêque de Tolède, fit venir auprès de lui pour enseigner le chant et le rite romain aux Ibères. Saint Géraud termina sa vie comme évêque de Braga où existe encore un culte à son nom.

Programmation

• Du 7 mai dès 17h au 11 mai 21h : Le chant vieux romain – Inscription et renseignements au 06 74 45 23 60 ou par mail à ensembleorganum@yahoo.fr
  Tarif stage 180€ + Adhésion obligatoire 30€ (valable du 1er janvier 2024 au 31 décembre 2024)
• 11 mai à 20h00 : Concert de fin de stage  – Lieu à définir – Choeur du CIRMA – Entrée libre